Cet article est en réaction à l’article de Challenges Magasine que vous pouvez lire ICI
Toutes ces mesures de « bien-être » au travail ont en commun le fait d’éviter d’aller voir ce qu’il se passe DANS le travail : du côté du travail concret réalisé par les professionnels. C’est bien là que le bât blesse et que se situe l’enjeu majeur : comment les professionnels effectuent leur travail, qu’est-ce qu’il leur est difficile de faire, sur quoi achoppent-ils, ont-ils ou peuvent-ils se créer des espaces de débats sur l’activité de travail ?
C’est bien du côté de l’organisation de l’entreprise que l’accent doit-être mis, du côté de techniques de management prenant en compte l’activité réelle de travail et la reconnaissant (par opposition à l’activité prescrite bien souvent seule reconnue), du côté des résultats des nombreuses recherches scientifiques menées par les sciences humaines et sociales sur le rapport au travail, du côté des questions d’évaluation qui doivent être repensées également afin de sortir du prescrit et du tout chiffré.
Remettre de la pensée critique au travail me paraît être l’enjeu au-delà du bien-être ou du bonheur au travail (qu’est-ce que cela veut dire d’ailleurs ?). Remettre du collectif dans le travail est la suite de cet enjeu majeur.
Pourtant, la loi prévoit le dialogue autour du travail : la première loi Auroux instaure un droit d’expression des salariés sur leurs conditions de travail, l’ANI sur la QVT reprend dans son Article 12 « Encourager et favoriser l’expression des salariés sur leur travail ». Certes, c’est mener un travail difficile, engageant, impliquant, dont les résultats sont incertains (car concernant des êtres humains et leurs relations de travail) et enfin, nécessitant d’être animés par des professionnels de ces question. Sans cela, le groupe peut tourner en rond dans la plainte sans jamais accéder à la subjectivité de chacun ni à son rapport au travail qui est le véritable enjeu.
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