Itinéraire et convictions

Itinéraire
Après une première partie de carrière dans le monde de l’entreprise autour de la gestion, des systèmes informatiques Ressources humaines, j’ai éprouvé le besoin de trouver du sens à mon travail.
Étudiante, je me suis orientée vers des études de gestion et j’ai assez vite rencontré un décalage entre mes attentes, mon idéal dans le monde du travail et la réalité à laquelle j’ai dû faire face.
Ces expériences m’ont amené à me poser la question du sens du travail, de ce qu’il apporte, ce qu’il ne peut pas apporter et ce qu’il pourrait apporter si les conditions de travail, les relations humaines au travail étaient abordées sous un angle différent. C’est ce que je suis précisément allé chercher dans ma reprise d’études.
Ma conviction est que les salariés et les entreprises ont chacun à y gagner, il n’y a pas de perdant.
Des conditions de travail satisfaisantes sont un facteur d’équilibre et d’efficacité.
Approche et convictions
Quelles sont mes convictions et comment guident-elles mon approche ?
Les individus sont au centre de mes préoccupations lors de mes interventions. Tous les individus, chacun à son niveau, avec son rôle, sa place spécifiques et ses enjeux propres.
Les problématiques s’analysent à différents niveaux et le rôle du psychosociologue et psychologue du travail est de pointer les différents niveaux liés au travail : individuel, groupal, organisationnel, institutionnel et sociétal. Quelles que soient mes missions, je travaille toujours en articulation sur ces différentes dimensions en ayant à cœur de conserver une équidistance entre les différents acteurs.
Aussi, mon approche n’est pas prescriptive de comportements, normatifs, auxquels il faudrait se conformer. J’aide les personnes à trouver leurs propres solutions en partant de « là où elles en sont » et en tenant compte de leur situation singulière et complexe. Les solutions ainsi mises en œuvre ont une portée plus forte et une efficacité plus grande sur le terrain.
Faire confiance à chacun et à son intelligence, tel est mon pari.
Appuis scientifiques
Mes disciplines d’appui font partie des sciences humaines et sociales dites « cliniques ».
Cette approche transdisciplinaire permet de porter un regard réflexif sur les situations que rencontrent les personnes auprès desquelles j’interviens. C’est-à-dire que cela leur permet de prendre du recul vis-à-vis de leur vécu et ainsi de gagner en lucidité.
Intervenir dans les milieux de travail nécessite d’avoir une solide armature conceptuelle sur les théories du travail, le rapport des individus à leur travail.
La psychologie du travail et en particuliers les cliniques du travail m’apportent ces éléments d’analyse du travail.
Le travail est le lieu du groupe. Or les phénomènes de groupe sont complexes et nécessitent de pouvoir être décryptés. Depuis une centaine d’années, de nombreux chercheurs ont produit des théories sur les groupes et les phénomènes associés : les relations entre les individus et leurs groupes d’appartenances, les questions institutionnelles et sociétales.
L’objet d’étude de la psychosociologie clinique est le groupe et les relations entre les individus, les groupes et les institutions.
D’autres disciplines permettent d’ouvrir et d’enrichir l’analyse :
- la sociologie des organisations
- la sociologie du travail
- l’ergonomie
- l’anthropologie
- certains concepts de psychanalyse
Qu’est-ce qu’une posture clinique dans les métiers du consultant et de la formation ?
Il s’agit de se situer à l’écoute des personnes, de prendre en compte leur vécu et de les accompagner à partir de là où elles en sont et non pas de là où l’intervenant pense ou voudrait qu’elles soient. L’intervenant part aussi du postulat que ce sont les personnes qui détiennent les clés des solutions à leurs problématiques, la solution n’est donc pas apportée de l’extérieur ex nihilo. Le travail du consultant est de « tirer les fils », de faire des liens entre des éléments disparates pour permettre aux personnes de donner du sens, de remettre de l’intelligibilité dans ce qu’elles vivent. Ensuite, elles pourront envisager de faire autrement et de se dégager de difficultés présentes.
Une large part du travail de l’intervenant réside dans l’écoute. Qu’est-ce qu’écouter ? Écouter signifie posséder une théorie du sujet (c’est-à-dire de la femme et de l’homme : que sont-ils ?), d’écouter et d’entendre bien sûr l’explicite, ce qui est dit ; mais aussi l’implicite, les silences, ce qui est dit entre les mots, ce qui se cache dans les mots. Le travail d’écoute est délicat et nécessite à la fois de la concentration, des appuis théoriques et conceptuels.
C’est pourquoi dans ces métiers de consultant, la formation tout au long de la vie est nécessaire ainsi que la supervision.
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